RELATION DE LA MORT DE MM. DE GUISE.        4-»7
qui, plus que nul autre de ce tems-là, sçavoit de ses secrets,par la bouche duquel il les entendroit comme* de la sienne propre.
« Or il advint que, quelques mois auparavant le jour des barricades, elle reconnut que ce confident (-) sen­toit Tévent : en avertit le Roy, qui dés'en étoit, di­soit-il , apperçu, et commençoit fort à se retirer de la grande créance qu'il avoit prise par plusieurs années en la suffisance et fidélité de ce serviteur. Il change donc les gardes, et lui commande de révéler doréna­vant au sieur Du Belloy ce qu'elle auroit à lui faire entendre : faisant élection de ce gentilhomme pour ce qu'il la pouvoit voir sans soupçon à toute heure, sous prétexte de la recherche qu'il feroit envers elle à ce que par son moyen M. d'Aumale le voulût rétablir dans son gouvernement; et au défaut du sieur Du Belloy, le Roy lui commanda de s'en adresser et d'en avertir la Reine sa mere, de bouche ou par écrit.
« Vous ressouvient-il du jour que le duc de Guise, une apres-dînée, se promena plus de deux heures avec les pages et les laquais sur la Perche au Breton (*) (c'est la terrasse du dongeon), agité d'une bouillante et merveilleuse impatience, ainsi qu'il paroissoit à ses mouvemens? — Il m'en souvient très-bien, lui dis-je; j'y étois alors, et assis sur le parapet, en compagnie du sieur de Chalabre, l'un des ordinaires du Roy, etde mes grands amis, où nous entretenions le sieur de Tre­mont, capitaine des gardes, Tun des plus particuliers serviteurs du duc, essayant en toutes façons à décou­vrir ce qui se pouvoit pour le service du Roy. Ce fut
(«) Ce confident : Ct traitre étoit Villequier. — '» La pmhe am Br*~ ton : k Blom.
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